Le travail d'Esther Ferrer
est axé fondamentalement sur la performance, activité qu'elle a commencé à
développer à partir de la moitié des années 60, bien seule ou avec le groupe ZAJ
( Madrid 1964 ) auquel elle s'intégra en 1966.
A part les performances,
Esther Ferrer réalise un travail plastique : objets, photos travaillées (Le
livre du sexe, Le livre des têtes, etc.), tableaux basés sur la série des
nombres premiers ( Le poème des nombres premiers ) et surtout des installations,
car dans sa pratique il y a toujours un aller et retour de la performance à
l'installation et vice-versa.
Parfois l'installation est
née d'une performance et possède sa vie propre; parfois c'est le contraire qui
arrive, l'installation originale un jour devient une performance, qui aura aussi
sa vie propre, et parfois performance et installation sont inséparables comme
les deux faces d'une pièce de monnaie.
Très fréquemment, les
matériaux employés retournent à leur fonction initiale, une fois rempli le rôle
pour lequel ils ont été fabriqués. La prochaine fois que cette même installation
sera montée, les matériaux tout en étant les mêmes seront autres. Ainsi à chaque
fois ses installations sont différentes tout en étant, aussi, les mêmes, comme
la vie, comme le temps qui passe, comme l'eau de la rivière, comme la
peau...
Le travail d'Esther Ferrer peut être considéré comme un minimalisme très particulier qui intègre la rigueur, l'humeur, le détournement et l'absurde.
Esther Ferrer's Letter to John Cage (1991)
Paysage,
WIZYA VIDEO ART ACTION 1998