"La chambre du philosophe"
Vernissage le
jeudi 5 décembre de 18 à 21h
6 décembre 2002 - 31 janvier
2003
Pour sa cinquième exposition personnelle à la galerie Lara Vincy, Ben nous
propose une approche philosophique et une nouvelle réflexion sur ses nombreuses
idées qu'il n'a cessé de développer depuis le début des années 60
:
«Soyons philosophe
Je me souviens quand j'étais jeune, entre 12 et
15 ans, j'avais des petits carnets de notes de philosophie. Je voulais être
philosophe, tout comprendre, connaître la vérité.
Je me souviens aussi qu'un
jour j'étais tombé amoureux d'une fille, c'était mon premier amour, alors mon
grand problème
était de savoir : qu'est-ce que l'amour ? Pourquoi étais-je
amoureux? Est-ce que celà allait durer tout le temps ?
J'avais donc dans un
de mes carnets de notes écrit «la théorie du manque», théorie simple et naïve,
mais dont j'étais très fier : l'amour n'existait pas. Tout ce qui existait,
c'était le manque. Si vous aviez un objet chez vous qui vous plaisait, dont vous
aviez pris l'habitude et qu'on vous l'enlevait, vous étiez en manque et vous
disiez «j'aimais cet objet.». L'ego était là. L'amour de l'autre n'était qu'une
question d'ego. Je me souviens avoir passé six mois à ruminer ma théorie. Je la
croyais très originale.
A 16 ans, à force de me poser des questions,
j'inventais une autre théorie, celle de la survie. Le seul dénominateur commun à
toute forme de vie dans le monde était la survie; donc toutes actions,
activités, bonnes ou mauvaises, découlaient de la nécessité de chercher à
survivre.
Aujourd'hui, je fais toujours de la philosophie de comptoir dans
ma chambre : une pensée qui pense à penser - à mettre de l'ordre dans mes
pensées - à ne pas pouvoir m'arrêter de penser... Penser est devenu un
tourbillon qui se transforme parfois en tornade.
Ce n'est plus la vérité que
je cherche mais pourquoi est-ce-que je cherche la vérité ?
Ce n'est plus :
qui suis-je ? mais : qui suis-je à vouloir savoir qui je suis ? Ce n¹est plus
l'art est ego, mais de quoi est fait cet ego ?
A 67 ans je me réveille avec
l'esprit confus, je n'arrive plus à me concentrer, j'angoisse de ne jamais en
faire assez, j'angoisse de ne pas pouvoir m'arrêter et je suis mal à l'aise avec
l'espèce humaine, Ben en tête.
Ai-je écrit celà ? Est-ce que je me joue un
rôle tout le temps ?
Pourquoi ?
Une vie de tous les jours de plus en plus
compliquée et pourtant elle est simple : j'ai un jardin, il y a du
soleil.
Comment mettre tout celà au mur
?»
Ben,
2002
Galerie
Lara Vincy
47 rue de Seine
75006
Paris
France
tel : 01 43 26 72 51
fax : 01 40 51 78
88
galerielaravincy@wanadoo.fr
http://www.lara-vincy.com